Double de chœur

Dimanche, aux Jésuites, l’on a commencé à fêter le retour de l’orgue. Le concert avait cela
de particulier qu’il combinait deux chœurs.
Les deux choeurs unis par la maestria de Damien Simon. PHOTO DNA
 
« L’orgue Silbermann de Molsheim s’en est allé pour un lifting bien mérité, mais l’association des Amis de l’orgue qui œuvre à son rayonnement n’arrête pas ses activités, bien au contraire », devait déclarer Marie-France Heckmann, la présidente.
Dimanche, en fin d’après-midi, à l’église des Jésuites, c’était la première d’une longue série de manifestations qu’on prépare minutieusement et qui ira crescendo pour fêter, comme il se doit, le retour de l’orgue en avril 2018.
L’association fête les dix ans de sa relance : en cette fin novembre, elle a proposé, à nouveau, un moment musical exceptionnel, avec les invités de la soirée : l’ensemble vocal Variations, dirigé par Damien Simon, co-organiste par ailleurs des grandes orgues de la cathédrale de Strasbourg.

 
Chanteurs amateurs
La soirée sortait des sentiers battus avec deux chœurs, une quarantaine de chanteurs amateurs, échangeant de magnifiques phrases musicales, du chant en stéréo, comme s’en émerveillait déjà Mozart : « Là il y a de quoi apprendre », disait-il. 
Jean-Sébastien Bach était à l’honneur avec Komm Jesu komm BWV 229. Variations donnait toute sa mesure, accompagnée de belle manière par Jérôme Mondesert, à l’orgue de salon, et Ricardo Rapoport, au basson. Des voix superbes, des partitions parfaitement maîtrisées, une direction précise et dynamique de Damien Simon, l’harmonie des deux chœurs, l’acoustique de l’église, ont fait que le public, environ 300 personnes, a connu des moments magiques.
Le duo basson et orgue, tenu par Damien Simon, fut une révélation de la complicité entre les deux instruments, dans une œuvre de Georg Philipp Telemann (1681/1750).
Le double chœur a repris tous ses droits avec Singet dem Herrn , de Jean-Sébastien Bach. Une entrée époustouflante suivie d’un mouvement lent et mélodieux, des vocalises rondement menées : les chœurs dialoguent avant de se rejoindre.

Après une pause, ce fut une entrée théâtrale des deux chœurs au son du basson. La deuxième partie est réservée, à capella, à La messe pour double chœur de Frank Martin, compositeur suisse (1890/1974), une œuvre contemporaine écrite entre 1922 et 1926. Une révélation, très riche en couleurs harmoniques, en jeux d’échanges entre les deux chœurs : cinq mouvements parfaitement exécutés, en dépit des difficultés avec ses contrastes extrêmes, mais tellement agréable à écouter.
L’ovation finale témoigne de la qualité musicale de la soirée, et le public bénéficie d’un bis.

© DNA (Edition de Molsheim) - Jeudi 23 Novembre 2017  - Tous droits de reproduction réservés
Publié le 24/11/2017 | Retour à la page Presse | Précédent | Suivant